MUSIQUE / L'Orchestre Tout Puissant de Marcel Duchamp : un groupe qui, en choisissant un nom imposant d'une modestie toute ironique, se place l'air de rien sous le patronage de l'une des figures de l'art contemporain du XXe siècle les plus fortes (et aussi l'une des plus citées par tout un tas de monde – "Julien Doré, t'es trop fort !!!"). Mais point ici de pose arty fabriquée de toute pièce : il y a une spontanéité évidente chez ces musiciens-là. L'histoire raconte que la formation a vu le jour un soir de novembre 2006 dans un squat genevois, le contrebassiste Vincent Bertholet regroupant autour de lui plusieurs musiciens n'ayant jamais joué ensemble. Paraîtrait que l'alchimie fut évidente, et l'accueil du public chaleureuse (plusieurs blogs évoquent cette soirée fondatrice), d'où l'idée de continuer l'aventure. Quatre ans plus tard et de nombreux concerts au compteur, l'ensemble s'est solidifié autour d'un trio marimba-contrebasse et surtout voix (l'énergique Liz Moscarola), avec quelques autres larrons arrivés en cours de route. Tout ça pour une musique débridée voguant nonchalamment entre afrobeat, post-punk, urban trance et fanfare cuivrée. Si ça pète sur certains titres (à l'image de l'énergique City of love et ses cris revendicatifs, ou du très tropicalia Elephants), d'autres se font plus sobres (le très efficace Yawn et son refrain entêtant), ce qui n'enlève rien à l'énergie générale. Leur show promet donc d'être tonitruant, ne serait-ce qu'à l'écoute de leur son qui a évidemment été conçu pour la scène. Vérification vendredi à la Bobine. AM
L'Orchestre Tout Puissant de Marcel DuchampVendredi 5 novembre à 20h30, à la Bobine.