On avait sournoisement profité de son passage sur la scène d'Uriage en voix début septembre pour demander à Djazia Satour quand est-ce qu'elle comptait sortir son premier album, dont elle nous avait parlé lors de son double concert au Théâtre 145 en mai 2009 (quand même). D'autant qu'en la voyant sur cette même scène révéler les compositions de son nouveau répertoire, langoureusement mêlées aux réarrangements de morceaux du groupe MIG dont elle fut la voix incandescente, on eut un aperçu plus qu'engageant de la nouvelle orientation de l'irrésistible chanteuse, qui partage avec Leonard Cohen d'être «born with the gift of a golden voice». Et bien voilà l'objet en question qui débarque enfin dans les bacs ; alors certes, il s'agit d'un “mini-album“ de six titres (agrémentés d'un radio edit de la chanson titre Klami – “ma parole“ en algérien), mais ne serait-ce que pour le plaisir mélomane de retrouver une interprète toujours aussi puissante et évocatrice, le jeu en vaut la chandelle. D'autant que ce n'est pas le seul (mais considérable) atout de cette autoproduction, qui impose la virtuosité mélodique de miss Djazia avec une immédiate évidence. Elle a digéré toutes ses influences, de la soul au chaabi, avec une aisance déconcertante, au point que chaque piste sonne comme un petit classique en devenir. Sans même s'en rendre compte, on se retrouve à écouter Klami en boucle, en attendant impatiemment de revoir Djazia Satour sur scène. C'est pour quand, d'ailleurs, Djazia ? FC
Djazia Satour“Klami“, dispo depuis le 15 novembre (autoproduction / distribution Musicast).