La soirée de clôture du festival nous offrira sur un plateau la confrontation de deux univers, complètement opposés, mais qui se rejoignent dans leur délicieuse radicalité. Glasser par ici, Anika par là. Le soleil et la lune, les lumières et les ténèbres : tous les contraires sont adéquats pour désigner l'association de ces deux machines créatives. Le talent de la première se déploie dans des sons pop exotiques, des passages flirtant avec des invocations aux allures de rituels tribaux et autres réverbérations hypnotiques. Le kaléidoscope acidulé qu'est Ring, album ô combien surprenant de cette demoiselle américaine, compte autant de morceaux parfaits qu'il contient de pistes. Plus que lumineux, il est proprement solaire, tout en miroitements, échos, reflets, ouvertures sonores vers un ailleurs indécis mais assurément coloré et planant. Les images de live que l'on a pu voir nous inquiètent un peu, le groupe paraissant légèrement autiste... Pas de quoi cependant étouffer l'enthousiasme suscité par cet objet « primitif et futuriste ». Journaliste berlinoise et engagée de son état, Anika prête quant à elle sa voix grave et son goût pour le son brut à une petite brochette de titres connus et reconnus. Anika est un album de covers, certes, mais des covers expérimentales, étouffantes et rugueuses, du fait maison – voire fait garage – se délectant à rebrousse-poil du Yang Yang de Yoko Ono comme du Masters of war de Bob Dylan. Avec le môssieur de Portishead en guise de complice, on sait pourquoi cet album sobrement éponyme est une réussite totale. Dans ces conditions, on l'aura compris : la scène sera schizophrène ou ne sera pas.Glasser + Anika
Dimanche 3 avril à 17h30 au Ciel