La mort aux strass

Expo / « D.C ». A l’oreille, le titre de l’exposition résonne comme une sentence tragique et laconique. Le travail présenté par Fanette Muxart (diplômée de l’école d’art de Grenoble) au centre d’art OUI contient un peu de cette idée, approchant le fantôme léger de la finitude humaine, mais aussi sa consolation. Ainsi l’évasion, les grands horizons très cinématographiques de l’ouest américain qui l’inspirent et les tâches d’huile abandonnées par les moteurs d’engins à deux ou quatre roues apparaissent ici sur une gamme précieuse car décalée. Foncièrement désuets, les motifs précités se déclinent pourtant sans souci de mode, faisant renaître des images d’une vieille série télévisée par les ombres noires de la craie grasse (dessins représentant essentiellement des jeunes filles à moto), maculant le sol de l’ancien garage qu’est le OUI de flaques de paillettes aux couleurs de l’arc-en-ciel, ou laissant là, à découvert, une caisse aux allures de tombeau, pleine de paillettes cuivrées, attirante et fascinante, représentante parfaite du fameux phénomène d’attraction-répulsion. Tout cela signifie par soi : le glamour des paillettes prête sa grandeur déchue aux sujets plus crasseux de la route, à l’exquise liberté et la fatale inquiétude contenues dans le désir de voyage. Alors, le mélange des tons et les semi-provocations apaisent, semblant dire tout bas que le risque est plus beau lorsqu’il s’assume, entier pour de vrai, en rêve ou dans la réalité. LG

D.C.
Jusqu’au 8 mai au OUI

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