Hip hop / A priori, comme ça, la soirée de samedi au Drak-Art a tout pour être mémorable. Les platines seront secouées jusqu'à 5 heures du matin par du dubstep, du rap, de la ghetto bass, de l'électro, du ragga, des MCs fous, bref, de quoi largement sustenter la faune sauvageonne coutumière de l'endroit. Sauf qu'en plus, on nous promet deux têtes d'affiche incontournables : Infamous Mobb et le Roi Heenok. En voyant le premier nom, le fan de hip hop ne se contient plus. Aux côtés du binôme Mobb Deep, le groupe a offert au rap East Coast quelques-unes de ses apogées hardcore les plus musicalement sauvages, avant que la formation ne splitte en 2007 pour que chacun suive sa voie en solo. Donc en fait, il n'y aura que G.O.D., pas forcément le reliquat le plus passionnant d'Infamous Mobb, mais au moins la garantie d'avoir sur scène un fragment d'histoire. Pour ce qui est du Roi Heenok (qui a enregistré l'album Calico Musique en duo avec G.O.D., ceci explique cela), le cas est un peu plus épineux. Le rappeur québécois “gangster & gentleman“, s'est surtout fait connaître à travers des sorties très VanDammesques sur la toile, à grands coups de punchlines improbables comme son fameux « T'entends ? ». Quand on s'intéresse à sa musique, le résultat est pour le moins contrasté : sur des instrus convenues, le Roi balance d'un flow poussif des généralités hip hop caricaturales, glorifiant les dealers, les macs et l'argent ostentatoire, le tout enrobé de quelques salmigondis conspirationnistes et homophobes. A l'inverse du film Faites le mur ! de Banksy, si le Roi Heenok n'est pas un canular, il craint franchement. FC
Le Roi Heenok / G.O.D. Samedi 11 juin dès 23h, au Drak-Art