Sonnez trompettes, envoyez fanfares : le rare Beirut revient sur scène avec un nouvel album, à découvrir en avant-première aux Nuits De Fourvière.Stéphanie Lopez
Beirut, terre de contrastes. Beirut, musicien citoyen du monde. Difficile de situer, géographiquement comme artistiquement, la musique de Zach Condon. Un jeune Américain sorti du Nouveau-Mexique, qui réjouit la scène indie européenne, en puisant tantôt dans les fanfares balkaniques, tantôt dans la chanson française ou la pop électronique. Un touche-à-tout cosmopolite, donc, qui a d'autant plus dérouté ses ouailles en partant s'installer au Mexique. En 2009, il en ressort March Of The Zapotec / Real People Holland, un double album moitié carnet intime, moitié carnet de route, sur lequel Zach Condon passe du Nouveau-Mexique à l'ancien. Sa dernière lubie en date : la musique traditionnelle des Zapotèques. Il enregistre un cortège de marches funèbres en compagnie du Jimenez Band, un orchestre mexicain... Et puis, plus rien. Sans nouvelles du jeune démiurge depuis deux ans, on était quelque peu resté sur notre faim. Un lapin posé en bloc lors de sa dernière tournée, son précédent concert aux Nuits de Fourvière purement annulé... On avait dû apprendre à composer avec les sautes d'humeur et les faux bonds de cette anguille aux airs d'Arion. Comme si le propre de Beirut était de se faire rare, jamais là où on l'attend, le voilà qui repointe sa moue pouponne de Rimbaud folk du côté de... Woodstock. C'est là, dans l'isolement le plus total, que Zach a enregistré son nouvel album, dont la sortie imminente promet de belles primeurs en festivals. Alors, Beirut reviendra-t-il sur scène muni d'une fanfare mariachi ? Va-t-il plutôt rebrancher ses vieux synthés et partir en live tout seul comme un grand ? Envoyer trompettes, sax et ukulélé dans un set au folklore déconcertant ?... Mystère et boule de Condon. Car si Beirut surprend autant qu'il déroute, reste néanmoins une constante parmi toutes ses démarches exubérantes : sur scène, quand il est là, Zach Condon tient sacrément la route.
BeirutAu Théâtre Antique
Lundi 18 juillet