L'affiche de Woodstower ne vous aura pas échappé : les quatre silhouettes qui traversent des troncs d'arbre en guise de passage piéton sont bien celles des Fab Four sur la mythique pochette d'Abbey Road, celle qui a notamment donné naissance à maintes fabulations sur la mort de Paul McCartney. Le 13 aidant, Woodstower profite du clin d'oeil pour affubler Harrison d'une hache : pour fendre le crâne de Paul ou pour être au diapason avec The Black Angels, on ne sait pas trop, mais de toute évidence cette treizième édition s'annonce assez rock'n'roll. Avec Gaëtan Roussel en tête d'affiche, Brigitte pour le revival sixties, Goran Bregovic pour l'incarnation d'un son «Woodstoworld» versant balkanique, ou encore Laurent Lamarca pour le côté défrichage de nouvelles voix, le festival de la rentrée promet d'envoyer du bois. En marge des raouts mammouthesques et des campings rock où l'on bouffe de la poussière, Woodstower persiste et signe dans la fraîcheur, maintenant haut la barre d'un idéal roots'n'roll, bacchanales champêtres où l'on batifole sous la fanfare des Fiers Mongols. Les journées «Au bord de l'eau» renouent avec la tradition des guinguettes, et les deux nuits de concerts portent haut les couleurs de cet authentique festival vert. Événement pilote en matière de bringue propre, Woodstower est aussi le seul festival en plein champ qui proposera cette année sa propre production maraîchère, à déguster entre le théâtre de Kitschnette et autres Délices Dada. Comme quoi, on peut être vert et mûr à la fois — comme on peut aussi être hippie dans l'esprit, et traverser les années 2.10 sans gueule de bois. Stéphanie LopezWOODSTOWER
Au Grand Parc de Miribel Jonage
Du 2 au 4 septembre