Musique maestria

Musique maestria

Une nouvelle saison de musique classique débute entre les murs du Musée de Grenoble, concoctée par la très enracinée association Musée en musique. Rencontre avec Pascale Gaillard, son élégante présidente.Propos recueillis par Laetitia Giry

Parlez-nous des origines de Musée en musique...
Musée en musique s'appelait initialement « L'oreille en fête », association née en 1987, et dont la vocation première était d'initier aux concerts de jeunes musiciens en formation. Avec l'idée d'associer à l'enseignement de l'instrument des concerts permettant d'écouter les autres, de découvrir le répertoire, et de former l'oreille. Et l'idée aussi de former un nouveau public pour les concerts de musique classique, parce que le public était un peu vieillissant. On a réussi – à la marge, certes – car il n'est pas inhabituel de voir des anciens élèves arriver avec leurs enfants. Lorsque le musée a ouvert ses portes, la municipalité a choisi qu'une programmation musicale s'installe ici pour élargir l'accès au musée. C'est là que l'oreille en fête est devenue Musée en musique. Depuis 1994, beaucoup d'artistes ont été accueillis – à la fois régionaux et internationaux –, qui apprécient de venir ici parce que l'on personnalise beaucoup leur accueil, tant du point de vue des artistes que du public. Cet accueil personnalisé, c'est ce qui vous singularise par rapport aux autres propositions de l'agglo ?
Oui, c'est un peu notre particularité. On est éclectiques, ouverts à d'autres formes de musique, on travaille en résonnance avec l'activité du musée, avec journées et concerts que nous associons aux expositions temporaires, qui nous permettent de bien inscrire cette programmation dans le lieu, et d'élargir le répertoire à des programmes qui sont plus inhabituels, plus axés sur la découverte. La forme associative de cette structure est originale et assez unique. C'est une action menée par une structure autonome, mais qui a un contrat d'objectifs avec le musée et la ville. Dans ce cadre, nous avons une totale liberté d'action, ce qui nous permet d'exploiter les moyens humains qui vont au-delà d'une équipe administrative seule, avec des bénévoles qui sont motivés, s'impliquent et se mobilisent. Ce fonctionnement fait que nous avons des adhérents, qui vivent cette programmation différemment que celle d'un autre lieu. On connaît bien notre public, il y a une vraie relation de proximité. Ne serait-ce que par la dimension de la salle [trois cent places, contre neuf cent à la MC2, NdlR], on est près des gens. C'est quelque chose qui compte.Vous semblez par ailleurs être attachée à la notion de plaisir...
Je le dis à travers ma propre expérience. Au fond, qu'est-ce que je fais de plus que d'être un élément du public ? Quand je suis stressée, angoissée ou agacée par certaines choses, si tout d'un coup la musique vient vers moi, je sens immédiatement la tension tomber, et je pense que cela peut être partagé. C'est le rôle de la musique. Je pense franchement que la musique est un bon outil antistress.Comment se déroule l'élaboration de la programmation ?
Nous avons un comité artistique : des artistes, une musicologue, une pianiste, un érudit. C'est passionnant de mener cette réflexion ensemble, avec des idées apportées par chacun. Quand on travaille sur le thème d'une exposition, c'est important de bien connaître le répertoire. C'est un travail excitant. Là aussi, mon rôle est un peu d'être la « candide » qui recueille et va identifier si quelque chose peut correspondre au public. Cette année encore, vous accueillez le fameux Jean-François Zygel...
Il est un peu notre mascotte. Je le connais depuis très longtemps, avant qu'il n'ait la notoriété qu'il a aujourd'hui. C'est un fidèle et un des rares artistes qui a su faire aboutir cette démarche que tout le monde considère comme quasiment impossible, qui est de rendre vraiment accessible au plus grand nombre la musique classique en faisant comprendre qu'il n'y a pas besoin d'être un spécialiste, mais simplement d'avoir des petits repères qui attisent la curiosité. Il rend les choses simples, ce qui est dans l'esprit de notre travail. C'est pour cela que je l'avais contacté il y a plusieurs années. Il fait partie de ces gens en-dehors des critères, qui à ce titre apportent beaucoup parce qu'ils sont libres.

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