L'acidulée et primesautière Sallie Ford a choisi Portland comme ville d'adoption. C'est là qu'elle s'est dégotté les trois musiciens qui allaient former avec elle un quartet dynamite revendiqué pur rock'n'roll. Teinté de sautillements rockabilly, de grognements blues et de légèretés plus folk, c'est bien le rock qui perce à chaque morceau de cette donzelle à la voix puissante et malicieuse.
Un style somme toute plus vraiment à la mode, enrobé d'un nuage rétro séduisant qui ne fait pas pour autant couler le navire dans la mode plus actuelle du vintage à tout prix. Pas une touche de mauvais goût dans l'album Dirty radio sorti en 2011, mais une étonnante fraîcheur dans un exercice périlleux : celui de ne pas faire fuir les amateurs des seventies et de rallier dans un même mouvement la caste de l'indie pop.
Tout respire l'inspiration : de la ballade éraillée Thirteen years old au pétaradant This crew en passant par l'étonnant Danger (peu effrayé par les grelots de Noël et les démonstrations vocales par onomatopées – génial). Jovial, jovial et bienveillant à l'égard de l'histoire de la musique : Dirty radio fait l'effet d'une cure cathartique sur l'auditeur. Ce dernier ne peut qu'attendre, tout tremblant, d'expérimenter cette énergie fougueuse sur scène. Et, on le fait peu mais pour le coup, on encouragerait bien le public du Ciel à bouder les jolis sièges rouges de la salle...
LG