Les lacs sont sources d'inspiration, de respiration. De cette nature rafraîchissante, "Musilac" s'applique à mettre dans son anagramme musical des lives au diapason. Ressources, récréation. Stéphanie Lopez
«Un soir, t'en souvient-il ? On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux, Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence Tes flots harmonieux». Ce soir est loin (on situe ces vers de Lamartine en 1820). Dans nos souvenirs, ce qu'on entend encore sur l'onde et l'esplanade du lac du Bourget, c'est l'écho prégnant de l'édition 2011 : ces heures mémorables pendant le concert de PJ Harvey (sortant sa lyre d'Orphée au moment même où la pleine lune se levait), puis le live dantesque des Chemical Brothers, qui fit trembler la Dent du Chat et ses rochers muets. Du roc, de bonnes ondes, du rock, du beau monde... Telle est la substantifique moelle de Musilac, qui, fort de ses onze ans et de quelque 80 000 participants, a réussi la gageure de ne pas sacrifier son côté champêtre et romantique sur l'autel du gigantisme. On ne mange pas de poussière sur ce site naturellement magnifique – d'ailleurs, pour se restaurer, on a droit à un village entier d'artisans gaulois, qui mitonnent aussi bien tartiflette géante, crêpes bretonnes ou moult cuisines du monde. Points forts : le cadre et le son, doublés d'une organisation affable aux petits oignons. La prod' règle sur deux scènes disposées côte-à-côte une orgie de décibels à la fois puissants et précis, et la bonne idée, en alternant ces deux "show monsters", c'est qu'entre deux concerts il n'y a jamais de temps mort.
Onze à la dizaine
Un bon pad thaï dégusté les pieds en éventail auprès des canards, un check au bar pendant le live de Bénabar et on va pouvoir enchaîner non stop hip-pop. Le grand chelem Musilacustre : Miossec, Dyonisos, The Kills, Alabama Shakes vendredi 13 (tremble, Thé-rèse !) Metronomy, Franz Ferdinand, Don Rimini, Lenny Kravitz le soir du feu d'artifice. Moriarty, Yuksek, Revolver, Garbage, Daguerre pour finir le week-end hands up in the air. Autre bonne nouvelle : pour fêter sa onzième édition, Musilac propose cette année non plus dix mais onze groupes par jour. Avec, à défaut de celui du Loch Ness, quelques autres bons vieux monstres UK : grâce aux Specials et à Noel Gallagher, on va notamment pouvoir faire du ska en lieu et place du ski, et préférer Noel à la montagne plutôt qu'à l'Oasis. Comme disait Lamartine à la plage : «Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire, Que les parfums légers de ton air embaumé, Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire, Que tout dise : Ils ont aimé !»
Musilac
À Aix-les-Bains
Du vendredi 13 au dimanche 15 juillet