Il est aussi facile de décrire une côte d'agneau ("Lambchop" en anglais) qu'il est malaisé de décrire la musique et la trajectoire du groupe du même nom et de son leader à la casquette éternellement vissée sur la tête, Kurt Wagner. Mélange tantôt avant-gardiste, tantôt ultra-mélodique, de country baroque, de soul tordue, de jazz rentré, la formation de Nashville, présentée par son propre label comme « the most fucked up country band » de la ville, qui en compte pourtant des centaines, est également aussi rare en concert dans nos contrées que discographiquement prolixe. De How I Quit Smoking en 1995 à Mr M. cette année, on ne compte pratiquement que des chefs d'œuvre cotonneux (mentions spéciales à Nixon et Is a Woman) portés par une finesse d'écriture sans égale et la voix d'agneau blessé de Wagner qui sait se faire loup à l'occasion. Quelque part entre un Porter Wagoner dépressif, Sinatra en costume à paillettes à Music City et des Tindersticks redneck. Magique, Wagner s'est également fait une spécialité des reprises improbables des Sisters of Mercy aux Kinks.
SD
Lambchop, le 15 octobre, à la Source (Fontaine)