Peintures / Le couvent Sainte-Cécile, siège des éditions Glénat, accueille un joli panel d'œuvres du peintre du XIXe siècle Henri Fantin-Latour. Des portraits, allégories, natures mortes et bouquets dont la grandeur calme saute aux yeux, avec une évidence – étymologiquement : ce qui se voit – qui elle-même révèle celle de la beauté des choses. Fantin-Latour semble en effet n'avoir d'autre prétention que celle de dévoiler au regard le beau résidant dans ce qu'il peint. À l'époque des révolutions esthétiques comme l'impressionnisme, il persévère dans une forme de sagesse confiante, fidèle à un classicisme pourtant loin de tout académisme. Son réalisme teinté d'une volonté esthétisante sonne comme une déclaration : le sujet peint vaut en soi d'être représenté. Les couleurs sont réparties sobrement mais avec éclat, les roses généreuses, élégantes, glissées là sur un fond noir et solennel, ici sur un fond beige évoquant le nu avec pudeur. La pêche est veloutée, la pomme plus vraie que nature : le sujet sur la toile dépasse son souvenir matériel, comme si justement il y était plus vrai, que sa représentation était plus réelle que le réel.
Laetitia Giry
Bouquets Fantin-Latour, jusqu'au 9 novembre au Couvent Sainte-Cécile, 5 euros.