Un concert d'Iswhat ?!, c'est une progression toute en cassures et ruptures vers le Saint Groove, qui emporte progressivement l'ensemble du public – oui, même les plus réticents. On en veut pour preuve la semaine dernière : le groupe jouait à Paris, au 104. Sur scène, trois excellents musiciens – un saxophoniste (Jack Walker, membre cofondateur), un batteur, et un bassiste-violoncelliste –, accompagnés sur un titre d'une flutiste, et emmenés par le survolté Napoleon Maddox, MC au flow fluide et musical, human beat box étonnant et impressionnant. Il faut le voir s'enflammer sur des paroles politiques (il revotera Obama d'ailleurs!), puis devenir une véritable boîte à rythmes infatigable, puis simplement s'effacer derrière ses acolytes. Car Iswhat ?!, ce n'est pas du hip-hop mâtiné de jazz pour faire classieux ou donner un brin de contenance au rappeur, c'est véritablement du hip-hop et du jazz, dans la droite lignée de groupes de légende comme The Roots. Une fusion musicale qui, si elle questionne sur album (Things that go bump in the dark, leur dernier qui vient tout juste de sortir, ne s'offre pas en une seule écoute), devient d'une évidence désarmante en live. Un quartet en parfaite harmonie, réuni par ce duo de Cincinnati (Ohio, États-Unis) officiant depuis une vingtaine d'années (même si leur premier album n'est sorti qu'en 2004). Un groupe à la réputation internationale, qui offre des concerts d'une grande générosité, et d'une vive intensité, comme on en aura encore une fois la preuve à la Source.
Aurélien Martinez