El Gusto, c'est le Buena Vista Social Club algérien. Enfin, pas vraiment, mais l'image claque bien, alors tout le monde l'emploie, qu'importe si elle est réductrice... Des musiciens que l'on a découverts en France via le documentaire de Safinez Bousbia retraçant l'aventure de ces papis qui n'ont plus joué depuis l'indépendance de l'Algérie. Leur came ? Le chaâbi, « une musique de la Casbah d'Alger qui fait oublier la faim et la soif » dixit l'un d'entre eux, interviewé dans le film. Un « cocktail entre la musique berbère, les chants religieux et la musique andalouse » né dans les années 20, et devenu très populaire dans les années 50. Des papis juifs et musulmans à nouveau réunis au sein d'un grand orchestre, comme au bon vieux temps, quand ils vivaient « comme des frères ». Mais réunis cette fois-ci en pleine lumière, devant une caméra. Une symbiose qui a tout de suite été évidente, et pas que pour eux : Damon Albarn (Monsieur Blur et Gorillaz), enthousiaste, a produit leur premier album en 2007 ; et maintenant, El Gusto écume les plus grandes scènes internationales. Une musique précise, intense et chargée d'histoire, comme en témoigne la bande originale du film, qui alterne les morceaux de fête, et ceux plus tendus.
Aurélien Martinez
El Gusto, mercredi 24 et jeudi 25 octobre à 19h30, à la MC2