Ces dernières années ont vu l'émergence à Grenoble d'une véritable scène dédiée à la culture rock vintage des années 50 à 70, notamment niveau soirées. On a rencontré Yann Cracker, l'un de ses principaux instigateurs, pour en savoir plus.
Musique, cinéma, mode, design... Cela fait maintenant des années que la culture vintage a essaimé ses influences variées et son esthétique forte, authentique et chaleureuse dans la plupart des champs créatifs. Contrairement à d'autres villes françaises, la vie nocturne grenobloise, à quelques exceptions près (on pense notamment aux soirées Lovers Records de Mr Dino & Moolinex), a pendant longtemps semblé un peu à la traîne dans le domaine. Ce n'est désormais plus le cas. « J'ai lancé les soirées Berry'd Alive et Psychotic Reaction au Mark XIII avec l'aide d'Aymeric, il y a quatre ou cinq ans » explique Yann, musicien du groupe Towerbrown, DJ vintage et véritable passionné des années 60. « Et depuis, ça n'a cessé de se développer : il y a les apéros-concerts sur le campus de 38 to Victoria, qui accueillent des groupes en tournée venus d'autres pays, comme Bloodshot Bill, ou James Leg, les évènements thématiques organisés par Night Klébard à l'Ampérage comme les Beat'n'Burlesque ou plus récemment le Strange Carnival, qui rassemblent concerts, DJs, spectacles, expos et performances. Et on n'est pas les seuls bien sûr, il y a aussi les apéros-mixes Uptight à la Bobine, les soirées-concerts Rockabilly Evolution à Voreppe... ». À l'écoute du panorama dressé, on se rend vite compte qu'une véritable fièvre revival semble s'être emparée de la nuit grenobloise. Sans compter que le phénomène ne se cantonne pas au seul domaine musical...
Twist & shout
« En janvier par exemple, il y aura aussi le Grind Market, un marché de créateurs rock'n'roll indépendants, ou le Festival des Maudits Films, qui programme beaucoup de films des années 50 à 70... Et des boutiques comme la friperie vintage Nola Chérie, ou le disquaire Disc'orama, spécialisé en disques vinyls de toutes les époques participent aussi au mouvement ». Seul domaine où le revival reste encore un peu timide, celui des groupes locaux. « À part Sugar Kid qui a une image assez rockabilly, et mon groupe Towerbrown, il n'y en a pas beaucoup d'autres pour l'instant. Ça reste un domaine à développer... ». Le public, en revanche, répond massivement à l'appel, toutes tranches d'âges mélangées. « On retrouve à la fois des jeunes de 20 ans qui veulent comprendre d'où viennent les influences des artistes actuels qu'ils écoutent, des trentenaires fascinés par la créativité de ces décennies, qu'ils ne retrouvent pas forcément dans la culture actuelle, et des anciens de la scène, qui étaient déjà là lors du précédent revival 60's au début des années 80 ». Qu'on ne s'y trompe pas, nulle place pour la nostalgie pour autant : « On ne peut pas vraiment parler de nostalgie, puisqu'il s'agit d'une période qu'on n'a pas vécue. Et puis, je ne me fais pas d'illusions, ce qui me plaît, c'est avant tout la dimension artistique, j'ai bien conscience que tout n'allait pas bien à cette période, et je ne suis d'ailleurs pas certain que j'aurais aimé y vivre. » Passionné certes, mais pas naïf pour autant...
Grenoble version vintage
_ Plus d'infos sur les soirées Psychotic Reaction, Berry'd Alive, 38 To Victoria, Uptight et Night Klébard en consultant les pages facebook éponymes, ou se rendant régulièrement sur notre site www.petit-bulletin.fr
_ Plus d'infos sur les soirées Rockabilly Evolution sur http://rockabillygrenoble.over-blog.com/
_ Le prochain Grind Market aura lieu le 13 janvier à l'Ampérage.
_ Festival des Maudits Films du 22 au 26 janvier 2013
_ Sortie du prochain album de Towerbrown en avril sur le label Screaming Apple : http://towerbrown.blogspot.fr/
_ Émission Voix de Garage le mercredi de 20h30 à 21h30 sur Radio Campus 90.8 (et en streaming sur www.campusgrenoble.org)
_ Nola Chérie, 12 rue Bayard à Grenoble (http://nolacherie.com)
_ Disc'Orama, 12 Rue Gérin à Grenoble (09 81 49 38 06)