L'un, Michel Portal, vient du jazz, dont il est l'une des légendes, même si son éclectisme (du classique au contemporain) tend quelque peu à faire oublier ces origines musicales. L'autre, Paul Meyer, a été élevé à l'école dite « classique ». Le premier est saxophoniste, bandonéoniste et clarinettiste, le second clarinettiste virtuose – son interprétation des concertos pour clarinettes de Louis Spohr reste un must – et chef d'orchestre. Après un album ensemble qui a marqué les esprits il y a quelques années, les deux se retrouvent le 5 février à l'Auditorium de la MC2, avec le pianiste Jérôme Ducros à l'occasion d'un spectacle créé l'automne dernier à la Cité de la Musique à Paris, autour d'œuvres conçues pour clarinettes et piano – ça tombe bien. Entre compositeurs du XIXe et du début du XXe siècle, le spectacle convoque également des pièces composées spécialement pour les deux clarinettistes, comme Métal (pour MEyer et PorTAL) de Bruno Mantovani. Lesquelles puisent leur inspiration aussi bien dans la composition contemporaine (Guillaume Connesson) que dans la manière baroque avec le maître du genre – et de beaucoup d'autres : Thierry Escaich. Mais au fond, aussi brillante soit-elle, peu importe la partition : c'est bien la réunion de ces deux géants, sans oublier Ducros, et leur complémentarité qui leur donne tout son sel.
SD