Cet été au club JazzMix de Vienne, le saxophoniste Guillaume Perret et son Electric Epic galvanisaient les musicomanes dans la ville à l'arène. La trentaine passée, le jeune savoyard arrivé pied au plancher et pédales aux pieds sur la scène jazz mène en volutes progressives sa révolution à grands pas, dans les traces laissées par l'ainé Miles Davis période Bitch Brew. Une alchimie voltaïque faite de boucles hypnotiques et de sonorités psychédéliques nageant dans un bain en fusion de funk et de rock. Accompagné des disjoncteurs généreux Jim Grandcamp à la guitare, Philippe Bussonnet à la basse et Yoann Serra à la batterie, ces quatre potos à haute tension s'entendent pour faire monter les volts dans les lignes mélodiques. Pratiquant un jazz avant-gardiste et férocement jouissif, cette formation hors norme programmée aussi bien au Eurockéennes de Belfort qu'au Festival Jazz de la Villette a même envoyé jusqu'à l'hémisphère austral ses bonnes ondes radioélectriques. Une écriture musicale limpide et brillante faites de textures et d'instants telluriques qui n'aura pas échappé aux oreilles d'un autre artiste adepte des frontières mouvantes et du refus des académismes, le saxophoniste new-yorkais John Zorn. Celui-ci signe, sur son label Tzadik, leur première bombe digitale Brutalum Voluptuous – une grosse baffle au titre en forme de manifeste.
RLR