Expo-docu / Il est un pays d'irréductibles pour qui le 11 septembre n'est pas synonyme de la chute des fameuses tours new-yorkaises et par là même d'une certaine idée de l'Amérique. Le Chili, lui, a perdu foi le 11 septembre 1973, lors du putsch qui a porté le dictateur Pinochet au pouvoir, renversant une démocratie et un président socialiste avec l'aide des Services secrets états-uniens.
Une part sombre de l'Histoire (encore une), dont les bourreaux restent aujourd'hui impunis (aucun grand procès n'a eu lieu), malgré les crimes commis. Des crimes qui n'ont pourtant pas manqué sous la dictature : enlèvements, tortures, assassinats – l'attirail habituel des régimes tyranniques qui a condamné de nombreuses familles de résistants à l'exil. Ce sont eux qui, avec l'exposition Exiliados, témoignent et réveillent la mémoire de cette époque. Celle-ci se découvre comme un livre d'histoire ouvert, avec force textes, photos et documents. On pourrait lui reprocher ce format livre un peu ennuyeux, mais son contenu est tellement essentiel, émouvant et in fine plutôt bien organisé qu'on n'en fera rien. Laetitia Giry
Exiliados, le refuge des Chiliens en Isère 1973-2013, jusqu'au 21 octobre au Musée de la Résistance