Il n'y aura pas que Blondie vendredi à Musilac. Zoom sur la jeune Azealia Banks, nouvelle enfant terrible des musiques urbaines. Damien Grimbert
Un pied dans le rap, l'autre dans la club music, la jeune Américaine Azealia Banks, 22 ans au compteur, fait chavirer les cœurs et secouer les dancefloors. Cumulant talent, énergie, sex-appeal, et une personnalité bien trempée, elle s'est imposée en l'espace d'un an et demi comme la nouvelle enfant terrible des musiques urbaines, domestiquant les dernières tendances musicales afin de les transformer en écrin flamboyant pour sa voix splendide, son flow addictif et son charisme contagieux.
Pourtant, tout n'était pas gagné dès le départ pour la native de Harlem : une enfance difficile au sein d'une famille monoparentale, une première percée avortée sous l'alias Miss Banks$ à l'âge de 17 ans (en dépit d'une signature précoce sur le prestigieux label britannique XL Recordings)... C'est la sortie du fabuleux tube 212 à l'automne 2011 qui va tout changer pour elle.
Revenue à New York après une escale de quelques années à Montréal, danseuse dans un strip-club pour payer les factures, elle donne tout ce qu'elle a dans ce morceau en hommage à son quartier natal, qui devient en l'espace de quelques mois un carton international. Un contrat avec Interscope en poche, et la crème des producteurs du moment à ses pieds (Lone, Machinedrum, Diplo, Ikonika, Eprom, Lunice, Hudson Mohawke... et on en passe !) elle enchaîne sur un premier EP, 1991, en avril 2012, suivi quelques mois plus tard de Fantasea, mixtape inaugurale qui la voit rapper sur une sélection de beats imparables (Out Of Space de Prodigy, Ima Read de Zebra Katz, Esta Noche de Munchi ou encore Salute de AraabMuzik). Un risque demeure pourtant pour l'enfant prodige : celui de trop se reposer sur ses lauriers.
Accumulant les querelles puériles avec pas moins d'une douzaine d'artistes différents (souvent pour des problèmes de samples non déclarés), et décalant sans cesse les dates de ses sorties, Azealia Banks s'est taillée une réputation de diva capricieuse, et ses derniers morceaux, aussi efficaces soient-ils, reposent plus sur sa capacité à surfer les tendances que sur son talent intrinsèque. Alors, dilettante surdouée ou artiste digne de ce nom ? En attendant la sortie de Broke With Expensive Taste, son premier album, sa performance à Musilac devrait déjà permettre de se faire un premier avis...
Azealia Banks, vendredi 13 juillet à 0h20, à Musilac