Ce n'est certainement pas très original vu l'acceuil dithyrambique déjà reçu par le sepctacle, mais l'une des propositions que l'on place tout en haut de la liste des conseils de rentrée est signée Joël Pommerat, qui revient à Grenoble avec une pièce de son répertoire des contes (et non avec un de ses textes pour adultes qu'il écrit de A à Z). Mais attention, il a tant modelé ce Cendrillon à sa convenance que l'œuvre de Perrault s'est endurcie et actualisée. Finalement, ce n'est pas que pour les enfants : ça fume, ça jure et ça berce aussi. La jeune fille, rebaptisée Cendrier, n'a pas bien entendu les derniers mots prononcés par sa mère avant de mourir et croit qu'elle doit penser à elle tout le temps. Sa montre à quartz 80's sonne donc sans cesse sur les notes de Ah ! vous dirai-je, maman et voilà la gamine entravée voire étouffée par cette mémoire à porter, sa marâtre de belle-mère et son père inerte (tenus par des comédiens époustouflants dans un décor parfait). Jusqu'au face-à-face avec un prince charmant qui n'a rien de charmant, gosse paumé comme elle. Leur rencontre, sans soulier de vair mais avec une chaussure vernis de hipster, se fait comme un miracle entre violon et disco. Nadja Pobel
Cendrillon, du samedi 12 au mercredi 16 avril, à la MC2