Musicien par atavisme familial et national, le cubain Roberto Fonseca est l'un de ces génies précoces – il monte sur scène à 15 ans à la Havane – nés pour révolutionner leur discipline : en l'occurrence le jazz. Déjà gavé de prix et de reconnaissance, Fonseca n'a pas trente ans quand il intègre le vénérable Buena Vista Social Club avant de (re)tracer sa route en solo à coups de rythmes afro-cubains mêlés d'électro et de hip-hop. Rythme, c'est le mot clé de l'art de ce pianiste virtuose qui semble toujours jouer en symbiose totale avec les percussions, rappelant au passage que le piano est justement aussi un instrument percussif qu'il martèle avec la même vista que les bongos, congas et autres cajones sur lesquels il fit ses premières armes. Percutant novateur, aussi attaché à cultiver ses racines – selon la croyance cubaine qui veut que les âmes des défunts rejoignent l'Afrique après trépas – qu'à les hybrider, en une sublime et pacifique querelle entre ancien et postmoderne.
Roberto Fonseca, jeudi 5 décembre à 20h, à l'Hexagone (Meylan)