Tombée de l'arbre sur lequel mûrissait – plus ou moins – tranquillement le groupe nantais Orange Blossom, dont elle a été la voix pendant huit ans à travers le monde, Leila Bounous n'est pas allée fleurir bien loin quand il s'est agi de monter son projet solo – qui d'ailleurs n'en est pas un. Exploitant toujours ce mélange d'électro vertigineuse, de guitares apocalyptiques et de chant oriental hypnotique.
Dans la grande tradition des divas en droite descendance d'Oum Kalsoum, (post)modernes moyen-orientales (Leila Arab, Natasha Atlas) ou pas, Doreen Thobekile (Transglobal Underground) et Anneli Drecker (Bel Canto), Leila Bounous continue d'explorer ces mélanges, tout en restant, elle, malgré une palanquée d'influences anglo-saxonnes ou françaises, viscéralement attachée au chant en arabe – en dialecte algérois même.
Une volonté qui ne fait qu'ajouter à la poésie irréelle de son timbre et à la puissance du contraste avec cette musique froide aux accents fantastiques. Entourée de musiciens "classiques" dont Nicolas Stevenin au luth arabe, Leila Bounous s'occupe elle-même de ses programmations électroniques qui font froid dans le dos, tandis que son chant et son sourire réchauffent l'âme et le corps sans pour autant les affranchir tout à fait de la tourmente et de la transe dans laquelle elle les plonge. SD
Leila Bounous, vendredi 13 septembre à 20h30, à la Bobine