C'est à peu près incontestable, vu de métropole, « maloya » rime avec Danyèl Waro. On connaît l'histoire : longtemps interdite car associée à la contestation des esclaves, et surtout aux revendications d'indépendance, cette musique traditionnelle fut réhabilitée par l'entremise du Parti Communiste Réunionnais – cher à Danyel Waro. Un Waro qui commencera d'ailleurs sa carrière en prison où il écrivit ses premières chansons, après son refus de porter l'uniforme français pour son service militaire, ce qui aurait particulièrement plu à l'une de ses idoles : Georges Brassens. C'était il y a près de quarante ans. Depuis, Waro est devenu le totem et l'exportateur de cette musique contestataire et percussive de l'Océan Indien chantée en créole. Et davantage qu'une figure réunionnaise, l'enfant de Trois-mâts, performer exceptionnel à la voix insaisissable est devenu, même s'il détesterait sûrement qu'on le dise, une figure nationale à placer au panthéon des chanteurs français.
SD
Danyèl Waro, jeudi 3 avril à 19h30, à la MC2