Vous reprendrez bien un peu d'Albin de la Simone... Le fait est que depuis la sortie d'Un Homme, son charmant quatrième album, de la Simone ne s'est pas fait rare, on l'a vu beaucoup, souvent et un peu partout. Étrange pour un artiste d'apparence aussi effacé. Agaçant aussi ? Sûrement pas, car le fait est aussi qu'on ne s'en lasse pas.
Car au-delà d'un album particulièrement « bien gaulé » – pour reprendre l'expression utilisée dans Mes épaules, son petit hymne au manque de virilité – d'une finesse d'écriture particulièrement bienvenue et d'un humour qui décape en douceur, Albin de la Simone est, on ne s'en serait pas forcément douté, à découvrir sur scène – y compris si on n'est pas client de ses chansons souchono-boogaertsiennes. Là, ce "onemanshowman" tout en retenue donne de sa personne dans un exercice théâtral et chantant, où le faux cynisme le dispute à l'autodérision, le dadaïsme au jacquestatisme, la poésie à la blague, l'impudeur à l'intimité.
Albin se dandine comme sur un fil, comme ses chansons oscillent sur le mince filet de voix qui est le sien et qui fait tout son charme. Sans en avoir l'air, il donne une leçon de chanson française et de pop. Voilà pourquoi lorsque l'on se pique d'organiser un festival baptisé Paroles de chanteurs, il est nécessaire d'y programmer Albin de la Simone.
Stéphane Duchêne
Albin de la Simone, vendredi 24 janvier à 20h30. Dans le cadre du festival Paroles de chanteurs (avec Babx, Kent, Maissiat, Anaïs...), du vendredi 17 au samedi 25 janvier, au Théâtre Sainte-Marie-d'en-bas