Une épigraphe de Frédéric Beigbeder tresse d'emblée des lauriers à John Casablancas, expliquant les circonstances de fabrication de ce documentaire devant être considéré comme « le testament » du fondateur de l'agence de mannequins Élite mort en 2013. S'ensuit donc un film hagiographique porté par la voix-off dudit Casablancas, narrant son prodigieux parcours.
Sur un opulent fond d'archives, le playboy étale son bon sourire à la Laurent Lafitte, plein de dents carnassières, et aligne les perles édifiantes : comment il fut déniaisé à 15 ans par une Allemande sur une plage, comment il coucha avec la bonne en pension suisse, comment ce fils à papa taxa son paternel pour monter sa première agence de portemanteaux ambulants (dont la pub était assurée par Siné !), comment il créa un empire de chair féminine au logo phallique concurrençant Eileen Ford, comment il se foula la cheville à Saint-Barth' où il avait passé Noël en solitaire (sa compagne de l'époque et cadette de 32 ans, Stephanie Seymour, 18 ans, ayant décidé de mettre un terme à deux années de relation).
Sinon, il glisse un faible mot sur le scandale Élite (drogue, sexe, proxénétisme, racisme...) ayant précipité son départ en 1999, parce qu'il lui permet de charger le PDG Europe de la firme, Gérald Marie – dont il prétend avoir suspecté les agissements avec une belle prescience de l'a posteriori. On rêve d'une projection-test dans une salle composée de membres des Femen, pour voir...
Casablancas, l'homme qui aimait les femmes
de Hubert Woroniecki (E.-U., 1h29) documentaire