Ce mois-ci, le Méliès ressort "Panda, Petit Panda", suite de deux courts-métrages réalisés en 1972 par les deux maîtres japonais de l'animation, à l'époque quasi-débutants.
Bien avant que le ninja Po ne promène sa ventripotente carcasse sur les écrans (dans Kung Fu Panda), deux autres ursidés avaient eu les honneurs du cinéma d'animation au Japon dans Panda, Petit Panda (1972). Mettant en scène les deux animaux farceurs et une petite fille dégourdie, Mimiko, ce programme de deux courts-métrages égaux en durée est né de la conjonction de deux talents ; deux complices fidèles devenus les parrains (ou les oncles tutélaires, pour faire moins yakuza) de l'animation nippone : Isao Takahata et Hayao Miyazaki, alors quasi-débutants.
Si la technique semble parfois un peu pataude (au niveau des intervalles, légèrement saccadés), la fantaisie et l'originalité des univers annoncent à bien des égards les futures grandes œuvres des réalisateurs de Pompoko (1994) et de Mon voisin Totoro (1988). En particulier le ton malicieux, l'attention respectueuse portée à la nature et à ceux (animaux, plantes, esprits) qui y vivent ou survivent, le fantasme de la submersion, dont Miyazaki fera un thème récurrent (peut-être que la situation d'insulaire favorise-t-elle ce type de pensée ?) ; jusqu'aux mimiques exagérées du grand panda, en qui chacun voit l'archéo-Totoro.
Idéal dès 3 ans, ce programme d'1h13 possède un autre atout qui conquiert le jeune public : il promeut les bêtises et la désobéissance, en montrant une Mimiko très autonome lorsqu'il s'agit de faire des choses en dehors de toute autorité. Le Japon, l'autre pays du punk...
Panda, Petit Panda
Au Méliès tout le mois de juillet