de Fede Alvarez (E-U., 1h28, int.-16 ans) avec Stephen Lang, Jane Levy, Dylan Minnette...
Quelle idée pourrie d'aller cambrioler un vétéran aveugle de la Guerre du Golfe, dont la rumeur prétend qu'il conserve 300 000 bons billets verts dans sa bicoque délabrée et isolée ! Mais pour la jeune Rocky et ses deux comparses, qui n'ont jamais dû voir de film d'horreur de leur triste existence, ce sera du gâteau. Un gâteau saignant...
Le simple fait de voir Stephen Lang (le paranoïaque colonel Quaritch d'Avatar) en victime potentielle d'un trio de branquignoles met en alerte : les chances que ce mastard se fasse martyriser avec la même facilité que la frêle brindille Audrey Hepburn dans Seule dans la Nuit (1967) sont aussi élevées qu'il pleuve des frites. D'autant qu'il se révèle un bourreau particulièrement intéressant, façon ogre ou Barbe-Bleue ; un prédateur habile compensant par un instinct de survie animal (et de perpétuation de l'espèce) le sens lui faisant défaut. Et manifestant une compassion aussi terrifiante que celle du Berroyer ravisseur de Calvaire (2004).
Si l'on ajoute que la lumière (élément précieux dans une ambiance nocturne où évolue un protagoniste atteint de cécité) est joliment travaillée et pas balancée à la va-comme-je-te-douche ; que Sam Raimi a mis son nez dans la production, alors on a la confirmation que Don't Breathe n'a rien d'un survival de bas étage.