Artiste singulière disparue en 2014, Lucile Bally laisse derrière elle une œuvre impressionnante et multiforme, objet d'une rétrospective présentée au 102 par ses amis proches, soutiens et collectionneurs.
Ça se passe au 102. Réunissant de nombreuses peintures sur supports récupérés (papier, bois, plexiglas...) auxquelles viennent se joindre une conséquente collection de « mobiles subtils, poupées, formes perdues et supports reformulés » présentée par le biais d'installations, l'exposition posthume de Lucie Bally révèle les multiples aspects d'une œuvre marquée par certaines influences fortes (Joseph Beuys, Louise Bourgeois, D. W. Winnicott, Jacques Lacan...) mais n'en dévoilant pas moins un univers extrêmement personnel.
Proche par certains aspects de mouvements comme l'expressionisme ou l'arte povera, le travail de Lucile Bally, composé essentiellement à partir d'objets de son environnement immédiat, marque ainsi par son rapport très présent à la matière, mais avant tout sa volonté de créer une cosmogonie qui lui soit propre, en puisant dans son parcours personnel pour mieux en exorciser les démons.
Utilisant ses connaissances académiques pour mieux proposer des contre-modèles, et son impressionnante maîtrise technique pour créer des œuvres crues et toujours en décalage, elle dévoile ainsi une ironie très prégnante ainsi qu'un salvateur rejet des conventions bourgeoises qu'il aurait été dommage de ne pas mettre (enfin) en lumière.
Lucile Bally
Au 102 jusqu'au mardi 23 mai
Exposition visible lors des évènements du 102, durant les permanences tous les mercredis et samedis de 16h30 à 18h30 ou sur rendez-vous au 06 66 04 32 53