de Stephan Komandarev (Bul.-All.-Mac., 1h43) avec Vassil Vassilev, Ivan Barnev, Assen Blatechki...
Portrait de la Bulgarie contemporaine à travers les chauffeurs et chauffeuses de taxi de Sofia, le temps d'une nuit, après que l'un d'entre eux a abattu le banquier lui extorquant de l'argent. Où l'on découvre que conduire est pour chacun non un pis-aller, mais une activité de complément...
Avec les coiffeur·se·s, les prostitué·e·s et les prêtres, les chauffeur·se·s de taxi figurent parmi les professions les plus souvent récipiendaires des confidences de la population ; leur mobilité leur permettant de surcroît de disposer d'un échantillon sociologiquement plus varié et représentatif. Cela pour dire que l'idée initiale de ce film (cousin éloigné du Taxi Téhéran de Panahi) ne manquait pas d'à-propos. Sillonner la capitale bulgare permet d'établir un saisissant kaléidoscope du pays : lycéennes se prostituant, médecin à deux doigts de migrer à l'Ouest, prêtre faisant des heures sup' ou oligarques ayant profité de la fin du communisme en constituent ainsi le paysage ordinaire.
Hélas, si certaines séquences atteignent une tension dramatique exceptionnelle (l'ouverture avec le banquier, les "retrouvailles" entre une conductrice et le salaud qui a ruiné sa jeunesse), d'autres plus anecdotiques souffrent de la comparaison, et transformant le concept en un attelage brinquebalant de courts-métrages certes édifiants, mais hétérogènes. On manque de pas grand-chose le très grand film.