de Jo Sol (Esp., 1h25) avec Antonio Centeno, Pepe Rovira, Arántzazu Ruiz...
Sur son fauteuil roulant, Antonio milite activement pour l'assistance sexuelle des personnes handicapées. Mettant à disposition sa chambre d'amis afin qu'une prostituée puisse s'acquitter de cette mission, il s'attire les foudres de son entourage : Laura, son aide-soignante, et Pepe, son assistant de vie – lequel bataille de son côté avec ses propres démons...
Entre documentaire et fiction, Vivir y Otras Ficciones ne cache pas sa dimension "manifeste" en faveur de la reconnaissance des accompagnants sexuels – rappelant en cela l'excellente comédie dramatique de Jean-Pierre Sinapi, Nationale 7 (2000). Son protagoniste, Antonio, a le loisir de développer tout son argumentaire face à des interlocuteurs incarnant la réticence de la société face à ce que lui revendique comme un droit : le vieux Pepe oppose la "morale" (le sexe restant tabou), la jeune Laura s'insurge contre l'exploitation humaine que l'accompagnement implique, le service étant rémunéré, à l'instar de la prostitution.
Si le film souffre d'une technique inégale, il compense ce défaut par une construction adroite, aérant le combat d'Antonio par des bribes de vie de Pepe, loin d'être un simple faire-valoir. Lui aussi en souffrance, son handicap invisible (l'exclusion sociale qui l'a privé de son fils et lui a valu un séjour en HP) n'en est pas moins réel.