Samedi 30 juin, direction le cinéma le Cap de Voreppe pour (re)découvrir ce film culte de Dennis Hopper sorti en 1969.
Dans son documentaire We Blew It (2017), le réalisateur, historien et critique français Jean-Baptiste Thoret citait explicitement Easy Rider (1969) parmi les œuvres emblématiques de l'aspiration à la liberté animant la jeunesse étasunienne des années 1960. Un film psychédélique et sous psychotropes ; et un film charnière tragiquement prophétique de ce qui allait advenir à cette marge en roue libre, à ces hippies pensant vivre leur altérité chevelue à toute berzingue sur les routes résolument conservatrices du Sud de l'Amérique. Mais ne brûlons pas les étapes et laissons au cinéphile Laurent Huyart le soin d'accompagner à Voreppe la projection de ce classique dont le potentiel-transgression a regrimpé depuis l'élection de Trump.
Réalisé par un Dennis Hopper bien loin de ses débuts en copain de James Dean (et en pleine expérimentation de substances qui font rire), Easy Rider est une épopée contemporaine de junkies dealers plutôt hostiles à la guerre au Vietnam : ils ont l'âge d'être bidasses, mais n'arborent pas vraiment la coupe réglementaire. Hopper fait équipe avec Peter Fonda, l'éphèbe du duo : ensemble, ils rencontrent au gré de leurs pérégrinations de motards une faune représentative de la jeunesse d'alors. Dont un fils de famille destiné à la carrière d'avocat décidant de se joindre à eux (le jovial mais déjà borderline Jack Nicholson) ou une hypnotisante créature à l'occasion d'une non moins hallucinante séquence de transe à La Nouvelle-Orléans : la toujours intrigante Karen Black.
Document d'époque, manifeste semi-volontaire foutraque à la bande-son aussi platinée que des vis (Born to be wild de Steppenwolf, plus Jimmi Hendrix, plus The Band...). À voir, dans le cadre du cycle Nouvel Hollywood ; mais sans inhaler, évidemment...
Easy Rider
Au Cap (Voreppe) samedi 30 juin à 20h