Soutien / La mairie va se doter d'un fonds d'accompagnement de la vie culturelle grenobloise et, face à la crise sanitaire, dit avoir des idées pour les artistes. Reste à faire preuve d'efficacité.
Quatre programmations de quinze jours, 188 événements et 214 levers de rideaux en tout, 82 structures grenobloises et plus de 400 professionnels mobilisés : Lucille Lheureux, l'adjointe aux cultures, tire un bilan positif de la saison estivale accompagnée par la municipalité. Cette opération a été rendue possible par un budget réalloué de 168 000 euros, « avec une affectation maximale de ces crédits aux artistes ». Une somme suffisante pour aider ces interprètes à renouer avec le public, en plein air, mais qui ne constitue pas une rémunération. L'élue convient que la situation sanitaire restant instable, celle de nombreux acteurs demeure précaire. Cet automne, la Ville va se doter d'un fonds d'accompagnement de la vie culturelle grenobloise. Les structures qu'elle accompagne ont été interrogées sur le sujet depuis juin : elles sont plus d'une soixantaine à avoir répondu à un questionnaire de manière détaillée. Une première ébauche du fonds sera débattue avec les acteurs culturels, avant d'être présentée au conseil municipal de novembre. D'ici là, des aides municipales d'urgence pourront être accordées. « Notre objectif est qu'aucune structure n'ait à fermer », assure Lucille Lheureux.
L'intention affichée par la majorité est aussi de renforcer la place de l'art et de la culture partout dans Grenoble. Beaucoup reste à faire, mais la Ville imagine ouvrir des lieux publics et des bâtiments temporairement vacants pour la pratique d'équipes artistiques, en lien avec des actions d'hospitalité. Lucille Lheureux, aux Cultures depuis quelques mois seulement, n'a pas encore identifié de lieu précis ou d'artiste qui pourrait bénéficier réellement de ce dispositif. Elle cite toutefois l'action du CCN2 à l'Ancien Musée de peinture comme exemple. « Cela représente bien l'esprit que l'on veut porter et c'est un socle sur lequel s'appuyer. L'idée est de mettre en place des gouvernances partagées, la Ville n'ayant pas pour vocation à faire une sélection parmi les acteurs intéressés. » L'élue défend également la mise en place du 1% culturel dans les chantiers de transformation urbaine et les grands projets d'espace public. « Offrir aux artistes l'occasion de se saisir du débat sur l'urgence des adaptations et transformations face au dérèglement climatique est l'un des enjeux de notre mandat. » Aucun calendrier précis n'est encore défini pour l'entrée en vigueur de ces nouvelles mesures. Difficile d'imaginer qu'elles puissent vraiment être efficaces contre les conséquences de la crise du covid à court terme.