Jah leur a donné la foi


REGGAE / Si on regarde de loin les membres de Groundation, on a des chances de commettre une grave erreur de jugement ! Barbes longues, cheveux hirsutes et bonnets rasta, ceux-là ont tout de reggaemen pure souche élevés au bon grain de la Jamaïque. Et pour peu qu'on ait leur musique dans son baladeur, l'authenticité de leur démarche ne fait aucun doute : ils ont ça dans le sang depuis tout petits, leurs parents les ont biberonné avec Bob Marley et Peter Tosh, et ils savaient dessiner une feuille de ganja sans poser le stylo dès l'âge de 4 ans ! Alors, rien d'étonnant à ce que, les années passant, ils soient arrivés à devenir rien moins que le plus racé de tous les groupes reggae roots en activité, capables de transcender leurs classiques par des arrangements toujours plus subtils volés à la tire dans les classiques du jazz. En plus, à chaque album, ils attirent dans leurs filets les plus grands noms du genre (Ras Michael sur Each one teach one en 2002, Pablo Moses sur leur tout récent Upon the bridge). Mais voilà, il se trouve que les musiciens de Groundation sont des Américains bon teint (blancs, comprenez !) et qu'ils ont fait de très sérieuses études de jazz sur les bancs d'une prestigieuse université californienne ! Mais ils ont pris leur vocation tellement au sérieux qu'aujourd'hui, chaque concert de Groundation voit débouler une communauté de fans en émoi, et suscite une admiration par-delà le cercle des reggae lovers. On le comprend ! Groundation ne s'en tient pas à la récitation mécanique de ses classiques, mais prend un soin méticuleux à soigner chaque détail sonore pour produire un reggae riche et séduisant. Comme quoi, ça sert de faire des études ! Christophe Chabert GroundationLe 25 juillet, au Théâtre Antique de Vienne, dans le cadre du festival des Authentiks


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