Raï coups d'air


Musique / Pour son édition 2007, le festival On dirait le Sud prend le courageux pari de se focaliser sur un genre musical (le raï, donc) et non sur de prestigieuses têtes d'affiche. Deux interprètes on ne peut plus contemporains, avec le 12 juillet le concert du bel et talentueux éphèbe Najim, et le lendemain le live, plus attendu dans ces colonnes, de Cheikha Rabia. Passionnée de musique dès son plus jeune âge, Rabia se met en tête dès son adolescence de s'exercer à la discipline, y compris aux répertoires jusqu'ici réservés aux hommes dans son Algérie natale. Elle participera même à la mixité sonore inédite qui donnera naissance au raï tel que nous le connaissons aujourd'hui : un mélange entre les mélopées des Meddehates (chants accompagnés de percussions, exécutés exclusivement par et pour des femmes dans le cadre de célébrations et des mariages) et celles des Cheikh (poètes s'emparant de tous les sujets, parfois en improvisation, sur fond de flûte traditionnelle). À l'âge de 18 ans, elle se voit affublée de l'épithète de Cheikha (littéralement, maîtresse chanteuse), puis part pour Alger quelque temps plus tard. Elle y perfectionnera sa maîtrise vocale atypique : un timbre rauque, quasi masculin, passant d'une gamme d'émotion à une autre dans le même morceau. elle s'installe en France en 1977, se produit dans des troquets de la capitale, tout en poursuivant ses activités discographiques en Algérie. Elle sort son premier album en France en 1999, portée par le tube Ana Hak, caractéristique du travail accompli durant toute sa vie. Cheikha Rabia enchaîne dès lors les dates européennes, avant que 2007 ne voit sortir son dernier album, Liberti, petite perle de production dont on attend la version scénique avec impatience.FCCheikha Rabiale 13 juillet à 22h, parvis du Théâtre Ste-Marie-d'en-BasAlbum : “Liberti“ (Tiférèt / Buda Musique)


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