Les “joies“ du détournement


Installation / Remarqué lors d'expositions installations collectives, Julien Prévieux s'est singularisé par une pratique assidue du détournement. Réappropriation de clichés d'esthétique publicitaire, application par l'absurde de schémas de pensée balisés… Il s'est récemment fait un nom avec son projet phare, ses fameuses Lettres de Non-motivation. Dans la continuité de ses œuvres précédentes, ces Lettres interrogent le grotesque des rapports humains, hiérarchisés et bloqués dans une logique incohérente. Depuis plusieurs années, il répond minutieusement à un grand nombre d'offres d'emploi, mais de la façon opposée à celle espérée par l'employeur : il prend soin d'expliquer, selon la structure basique d'une lettre de motivation, pourquoi il n'a aucune envie de travailler pour lui, à quel point le job lui semble ne coller en rien à ses aspirations... La seule finalité de l'action n'est pas la provocation (bien que l'incompréhension qu'elle suscite soit assez hilarante), mais bien la confrontation avec les rares réponses : soit l'employeur répond par une lettre de refus type, soit par des missives “argumentées“, dans un jargon d'entreprise encore plus grotesque dans ce contexte. Deux autres grands détournements sont présentés dans le cadre de Pseudo-Collision : la Mallette Ministère de l'Intérieur, “éloge“ de la manipulation pour lequel l'artiste a dérobé des empreintes de Nicolas Sarkozy (au secours, ce mec est partout !) et les a appliquées sur des photographies et tampons ; et enfin le travail roboratif effectué pour Post-Post-Production. Julien Prévieux s'est emparé du James Bond too much Le Monde ne Suffit Pas, y a rajouté des effets numériques dans tous les plans pour stigmatiser la logique très hollywoodienne de surenchère visuelle. On s'en recause la semaine prochaine, après avoir rencontré l'artiste. FCPseudo-collision de Julien PrévieuxDu 10 mars au 28 avril, au LIA


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Musicien généraliste