Bons baisers de Russie

portrait / Side-project EBM aux résonances soviétiques de Pi de Communication Zero et EDW de Digital Blood, Corps étranger s'annonce d'ors et déjà comme un des lives évènement de la soirée de samedi. DG


On avait découvert le travail de Pierre Pi il y a un peu moins de 3 ans, à l'occasion de la sortie du premier album de Communication Zero, Transitions. Un beat énorme, une base rythmique absolument imparable, une gamme de textures sonores parfaitement maîtrisées… Soit largement de quoi satisfaire les plus exigeants adeptes d'électrotechno industrielle moderne. Si l'on ajoute à cela des incursions vers l'univers de la musique lyrique (utilisation de chants d'opéra), et des cassures de rythmes empruntées à l'électronica la plus chirurgicale, on obtient un univers futuriste où pureté et violence interfèrent sans cesse, qui avait largement su nous convaincre des capacités du personnage. Le voilà de retour sous une mouture EBM, ou Electro Body Music pour les intimes, soit dans les grandes lignes le versant le plus club et le plus dansant des musiques électro-dark et industrielles, apparu en Belgique dans les années 80 avec des groupes comme Front 242. Control Computer, Control PeopleLe concept de Corps Etranger ? «De l'énergie pure, pour faire bouger les gens. Amener de la violence dans le son club. Et infiltrer des influences industrielles et bizarres dans l'EBM. C'est le “corps étranger” en question». Sans compter de nombreuses références sonores et culturelles à l'Union Soviétique, une période traumatique qui a considérablement marqué le duo (notamment Edouard, d'origine russe et élevé entre Moscou et la France) : «C'était vraiment une période très sombre de l'histoire, toute cette folie mégalomane, ce mouvement continental voué à combattre un ennemi imaginaire... C'est quelque chose d'incroyable»Témoignage parmi d'autres de cette fescination, l'utilisation en live de la Polyvoks, rare, monstrueuse et démesurée machine soviétique utilisée à l'époque par le KGB pour trafiquer les voix, et, du moins si l'on en croit les rumeurs, à torturer par le son. On vous aura prévenus.


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