Et la lumière fut...


Expo / You and I, Horizontal, actuellement exposée au LIA (Lieu d'Images et d'Art) est une œuvre qui cache bien son jeu. La première impression, quand, à peine habitués à l'obscurité ambiante, on commence à surplomber l'installation, laisse même franchement perplexe. Quelques lignes et courbes épurées projetées sur un écran noir, c'est donc là tout ce qu'il y a à se mettre sous la dent ? L'arrivée au pied de l'œuvre change radicalement la perspective. Et la formule «ce n'est pas l'image projetée, mais la projection elle-même qui importe», qu'on avait hâtivement réduit en simple afféterie de dossier de presse, de prendre tout son sens. On s'explique. Avant d'atteindre l'écran, les lignes lumineuses projetées (qui évoluent à vitesse variable selon des algorithmes préprogrammés), traversent la pièce et rentrent en contact avec d'imposantes volutes de fumée. Ces dernières jouent le rôle de révélateur et font ainsi apparaître, quand l'on se situe dos à l'écran, d'imposantes parois de fumées fluctuantes, littéralement sculptées par les projections lumineuses. L'effet, de bluffant, devient rapidement séduisant, et l'on comprend facilement comment l'artiste Anthony McCall, anglais installé à New-York, a pu consacrer la majeure partie de sa carrière à la réalisation de ces sculptures immatérielles de lumière et de fumée. Un travail dont les membres du LIA, accompagnant le spectateur, présentent en détail les tenants et ses aboutissants, fidèles à l'objectif fixé par l'association lors de l'investissement du lieu : présenter des œuvres d'artistes contemporains reconnus dans un environnement insolite (une casemate de la Bastille), de manière à faciliter l'accès à cette culture au néophyte. Pour cette première exposition, la mission est, vous l'aurez compris, très largement réussie. DGYou and I, Horizontal, d'Anthony McCall jusqu'au 17 septembre, au LIA


<< article précédent
Sur notre pas