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Festival / Pour sa nouvelle édition, le festival de cinéma ATTAC en Isère investit, pendant une dizaine de jours, près d'une quarantaine de lieux pour y projeter une sélection d'œuvres triées sur le volet. Les objectifs, inchangés depuis trois ans et l'apparition du festival en Isère, sont au nombre de trois : aller vers de nouveaux publics, encourager une forme de cinéma engagé, et bien entendu enrichir la réflexion politique, axe principal de la manifestation. Une initiative évidemment louable, mais également bien pensée et agencée, qui mérite largement d'aller au delà d'éventuels a priori créés par une rhétorique altermondialiste manquant, il est vrai, parfois cruellement de finesse. Mais plus qu'aux mots, intéressons-nous aux œuvres, placées cette année sous la thématique Vivre l'utopie. Le chemin des possibles. On commencera, pour s'en débarrasser rapidement, par évoquer la seule mais douloureuse faute de goût du festival, la daube écolo-démago La Belle Verte de l'inénarrable Coline Serreau, et ses raccourcis hasardeux aux relents réac'. Avant de plonger, avec nettement plus d'enthousiasme, dans la flopée de documentaires rares et de haute volée sélectionnés par l'équipe du festival. Systèmes monétaires alternatifs en Turquie et en Argentine, micro-crédit au Bangladesh, cuisson solaire au Burkina-Faso, autogestion au Pays de Galles, systèmes d'échanges locaux dans la Creuse, ne composent ainsi que quelques exemples des pertinentes initiatives qu'on prendra plaisir à découvrir, qui plus est par le biais du regard de cinéastes souvent talentueux. Si l'on ajoute à cela quelques fictions bienvenues, les incontournables débats d'après-séance initiés par des invités qualifiés, et la volonté évidente d'ouverture dont témoigne la programmation, on ne voit guère qu'un manque de curiosité maladif ou une mauvaise foi abusive pour vous empêcher d'élargir vos horizons. DGFestival de Cinéma ATTAC en Isèrejusqu'au 26 mars, lieux divers


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Énergie à l’état brut