Mettre en lumière


Exposition / La première vision des peintures de Nicolas Delprat laisse à la fois séduit et déconcerté. Séduit devant l'évidente élégance qui se dégage de ces rendus lumineux aux antipodes les uns des autre, où les nuances feutrées se disputent avec les contrastes (presque) éblouissants, les dégradés se confrontent avec les formes anguleuses, et l'abstraction se teinte d'hyperréalisme. Déconcerté, parce que seul face à la toile, sans aucun point de repère, on se demande un peu où l'artiste veut bien en venir, à la recherche, sans mauvais jeu de mot, d'un éclaircissement… «Je travaille autour et à partir de la lumière. En fait, précisément, je peins des lumières», nous résume Nicolas Delprat. «Cela fait évidemment écho à d'autres œuvres, puisque la lumière a toujours été très présente dans l'histoire de la peinture occidentale, mais également dans l'art contemporain avec des artistes comme James Turrel. Il y a aussi une filiation avec tout un pan du cinéma d'anticipation : Stanley Kubrick sur 2001, notamment, ou encore les films de David Lynch. Mais je ne suis pas seulement dans la référence… Ce qui m'intéresse avant tout, c'est de retranscrire une expérience visuelle. Plus que le rendu objectif d'une lumière, je cherche à exprimer la sensation qu'elle provoque, son appréhension l'impression de flottement qui s'en dégage parfois… En ce sens, je ne suis pas du tout dans l'hyperréalisme. De même, je ne m'attache pas vraiment au geste de peindre, au dessin, mais beaucoup plus au rendu : les couleurs, les formes, et même le grain, comme sur un écran de cinéma. Encore une fois, pas dans un souci de représentation, mais plutôt avec la volonté de faire ressortir le côté “révélateur“ de la lumière». damien grimbertMehr Licht de Nicolas Delprat jusqu'au sam 23 fév, à l'Espace Vallès


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