Chansons sans paroles


Musique / Samara : la Somme, en latin. Balouf : bal fou, en verlan. Explication logique à un nom incongru, le trio acoustique est né à Amiens en 97. À la première écoute on dirait du jazz manouche, en fait les compositions de François Petit sont comme des chansons sans paroles. Les cordes (vocales) de sa guitare, type Selmer (comme Django) que Petit a fabriquée lui-même avec un luthier dégagent une énergie non dénuée de sensualité, soutenues par la pompe de Pierrot Margerin à la guitare rythmique et la contrebasse de Luc Ambry. Après un premier album de valse manouche et musette en 2000, les compos de François Petit s'émancipent et débouchent en 2002 sur la Valche Folle (nom du deuxième album), patronyme qui va comme un gant à leur musique d'amour, au style festif, java, boogie.
Même les non-jazzeux peuvent suivre avec plaisir ces dégringolades de doigts virtuoses le long du manche. Le monde du swing reste à l'écart de l'avant scène médiatique, ce qui n'empêche pas les rencontres au cours des scènes et festivals qu'ils écument pendant des années, en France mais aussi au Mexique ou aux USA. D'un naturel sans doute sociable, Loïc Lantoine (on ne présente plus l'inventeur de la chanson pas chantée, flanqué de son contrebassiste François Piron) enregistre Pierrot avec eux sur son deuxième album. Le troisième opus de Samarabalouf est sorti en janvier, il s'appelle BaBaBa, et se place dans la droite ligne du précédent. Sauf que. Y'a des bruits de bouches. Enregistrées dans la rue, trouvées sur un répondeur ou piquée à Ange B. des Fabulous Troubadours et bien d'autres, ces vocalises, ces BaBaBa sont mixés et traités en instruments. Leila Bounous d'Orange Blossom signe la seule chanson de sa voix intense. Bernard de VienneSamarabaloufSam 31 mai à 20h30, à l'Espace Culturel Odyssée (Eybens)


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Vaudeville déjanté