Vox populi

Un nouvel album en préparation pour octobre, un concert à la Bibliothèque Kateb Yacine le 20 juin, en avant-goût de leur représentation au Cabaret Frappé… Le point sur l'actualité bouillonnante des Mango Gadzi avec Sofian, le chanteur de la formation. Propos recueillis par François Cau


Petit Bulletin : Est-ce que le fait de jouer le 20 juin et non le lendemain est une façon de montrer votre désapprobation vis-à-vis de la dégradation des politiques culturelles nationales ?
Sofian :
Ah ouais d'accord… Non, absolument pas. C'est tout simplement un partenariat entre la Bibliothèque et le Cabaret, et ils ont choisi le 20. Par contre, le 21 juin, on joue aux Nuits-Saint-Georges en Bourgogne, un patelin où l'on fait du très bon vin. C'est notre façon de militer !Qu'est-ce qui vous a poussé, pour votre prochain album, à demander à votre public de le co-financer par souscriptions ?
On voulait avant tout rester libre de faire ce qu'on veut en termes de musique, d'envie, de créativité, sans avoir à rendre de comptes. On ne veut pas chercher la thune pour la thune, en se foutant du côté humain, avoir quelqu'un qui arrive, sans aucune idée de l'histoire du groupe, juste parce qu'il amène de l'argent. On reste modestes vis-à-vis de ça, mais on sait pertinemment que notre musique a une dimension et des échos sociaux, et il est important, dans notre démarche, d'être totalement synchrone avec ça.Où en êtes-vous, concrètement ?
C'est plutôt très bien parti, on est même en avance sur les objectifs qu'on s'était fixés. Il nous fallait quelque chose comme 250 à 300 souscriptions, là on en est à 350 et on devrait atteindre les 500 au total. On est très optimistes, avec ce qu'on a pu mettre de côté, on va y arriver – on reste producteurs de l'album, dans notre esprit d'autogestion, d'autofinancement.C'est le test ultime de la réactivité de votre public, et à ce titre, au niveau de la réalisation de ce futur album, vous vous sentez une responsabilité artistique envers ceux qui vous financent, ou est-ce que vous faites totalement confiance à ce public pour vous suivre où que vous alliez ?
À travers cette démarche, on veut dire au public qu'on a fait deux albums auparavant, avec notre manque d'expérience mais aussi avec notre sincérité, mais on s'est rendu compte qu'on s'était un peu trompé, notamment sur le deuxième album, dans notre façon de voir les choses. On a pris la direction du studio, en pensant qu'on pourrait y jouer comme sur scène. Mais on s'est gourrés, on s'est mis dans un autre état d'esprit qui a influencé notre jeu, et même nos compositions. Dans l'ensemble, on a senti que les gens avaient envie de retrouver notre énergie scénique, et on s'est dit que la solution était de faire un enregistrement live. Le moteur, ça reste nos goûts, nos envies, le public est prêt à nous suivre. On aura pas mal d'inédits, et des réinterprétations de morceaux qui ont beaucoup évolué depuis leur enregistrement, je pense notamment à un titre comme Khabilel, qui est vraiment arrivé à maturité.Mango GadziVen 20 juin à 16h à la Biblitohèque Kateb Yacine, lun 21 juillet à 19h au kiosque du Jardin de ville, dans le cadre du Cabaret Frappé


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