Le monde flottant


Connaître / Invité ce mercredi à l'initiative d'Antigone et de l'association Peuple et Culture, Romain Slocombe a, au fil des années, acquis une vraie notoriété au sein des amateurs de cultures underground et déviantes. Son obsession pour le fétichisme bondage, le Japon et les contre-cultures en général ont en effet profondément marqué l'ensemble de son œuvre, par ailleurs protéiforme. Bande dessinée, illustration, photographie, cinéma, littérature… Avide de découverte, Slocombe a succombé au charme de multiples médias pour retranscrire les fantasmes troublants de son imaginaire fertile. Et s'est avéré redoutablement prolifique : 6 métrages et plus d'une cinquantaine de publications depuis 1978. Pour autant, derrière ces images récurrentes de jeunes japonaises plâtrées, figées sur leur lit d'hôpital, qui lui sont systématiquement accolées, se dévoile une passion beaucoup plus vaste pour les singularités de la société japonaise dans son ensemble. Et c'est sans doute cela qui sépare Romain Slocombe de nombre de ses contemporains nippophiles : Il n'est pas simplement fasciné par l'esthétique, il veut savoir ce qu'il y a derrière. Depuis tout petit. Né à Paris en 1953, il suit d'abord les cours de Moebius à l'université de Vincennes, avant de rallier l'école des Beaux-Arts de Paris. Proche du groupe Bazooka de Kiki et Loulou Picasso, il est aussi des débuts de l'épopée Métal Hurlant, où il rencontre Jean-Pierre Jeunet et accouche d'une première œuvre graphique, qui fait scandale : Prisonnière de l'Armée Rouge, série de gravures photoréalistes de jeunes femmes entravées et soumises. Les premiers pas d'une carrière un peu hors norme, qu'on vous laissera découvrir plus amplement ce soir à Antigone.Damien Grimbert
Lecture-rencontre avec Romain Slocombe,
Mercredi 26 novembre à 20h
au café-bibliothèque Antigone


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L’art de la pensée négative