Derrière les images


Le collectif Gute Nacht, outre un travail méritoire de programmation cinématographique documentaire au 102, s'interroge également sur les images, leur utilisation, leurs normes, leurs outils de captation. A la suite d'un séminaire tournant autour de la question des dispositifs, mené en novembre dernier, l'idée d'un atelier public élargissant ces questions germe assez vite. En liaison avec L'Ecole Supérieure d'Art de Grenoble sont ainsi élaborés les événements regroupés sous l'intitulé Machines de Perception ; une série de rencontres, projections et débats gravitant autour des interrogations précitées et de leur corollaire pratique, la perception des images. Un élément forcément biaisé par les outils eux-mêmes, leur vocation première imposée par les normes technologiques et sociales, comme tend à la démontrer le travail de la figure de proue de la manifestation, le cinéaste indépendant allemand Harun Farocki. Dans les films présentés (dont les infiniment glaçants Images du monde et inscriptions de la guerre, Guerre à distance et le tétanisant Images de Prison), panorama non exhaustif d'un travail de réflexion intense mené depuis les années 60, Farocki interroge avec une brutale acuité les rapports entre les images, leurs représentations, le sens qu'on veut leur donner dans un contexte précis. Ces projections n'étant qu'un temps fort parmi d'autres dans ces rencontres à la pertinence hautement louable.
FCMachines de perception
Du 2 au 4 mars, au 102 et à l'Ecole Supérieure d'Art de Grenoble


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John & Jehn