Ces moments éphémères


FESTIVAL. Le théâtre d'impro a le vent en poupe : on dénombre pas moins de six compagnies uniquement dans l'agglo. Le phénomène venu du Canada a traversé l'Atlantique. Dans les années soixante-dix, sans se concerter, Robert Gravel à Montréal et Keith Johnstone à Calgary font le même constat : le théâtre s'embourgeoise, les salles se vident au profit des arènes de hockey sur glace. Ils imaginent donc les matchs d'impro. Deux équipes de comédiens s'affrontent comme des sportifs : ils travaillent sur un même thème dicté par le public et sont départagés par un système de points gérés par un arbitre. Le succès est immédiat. Cet engouement est désormais bien ancré en France, et à Grenoble : le premier match d'impro dans la ville date de 1992, avec la Ligue professionnelle de l'Isère. Une dizaine d'année plus tard naît le Festival de l'improbable, qui célèbre aujourd'hui son sixième anniversaire. Sur une semaine, la salle Olivier Messiaen devient le haut lieu de l'improvisation made in Grenoble (et autres, lors de matchs où sont invitées des équipes extérieures, amateurs et professionnelles). Si de – rares ! – fois lors d'un spectacle d'impro le résultat est franchement limite (quand l'inspiration n'est pas au rendez-vous, on a l'impression d'assister à une pathétique fin de soirée où seuls les éméchés semblent encore trouver du plaisir), à d'autres moments, l'alchimie fonctionne pleinement : c'est là que réside tout le piquant de cette forme particulière de spectacle vivant, dans ce moment magique que l'on sait éphémère. A noter pour les aficionados que la Ligue1pro38 organise les "impro locos" chaque vendredi soir à Fontaine. AM featuring Nadja PobelLE FESTIVAL DE L'IMPROBABLE
Du vendredi 6 au samedi 14 novembre, salle Olivier MessiaenProgramme en pages agenda ou sur www.limprobable.fr


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