La salle comme événement

Les multiplexes Pathé de la région grenobloise font partie de la dernière vague d'établissements du groupe Europalaces à prendre en marche le train de la 3D et du numérique. Entretien avec le directeur des deux structures, David Epstein. Propos recueillis par FC


Petit Bulletin : Quel est votre échéancier pour le passage au tout numérique ?
David Epstein : On vient d'installer trois salles en 3D numérique, et maintenant quasiment tous les établissements Europalaces ont au moins une salle 3D. C'est une volonté forte, on veut toujours qu'aller dans une salle de cinéma soit un événement, le lieu où les choses se sont passées pour la première fois. On doit garder cette avance sur le home cinema. D'ici 2010, on devrait pouvoir diffuser du numérique 2D, et dans un délai de deux / trois ans, nous n'aurons plus de salles équipées en 35mm. Pour l'instant, à quelques exceptions près et en attendant Avatar, la 3D a surtout été utilisée comme un gadget…
Ça reste une expérience, bien sûr, il y a eu et il y aura de mauvais films en 3D - si le film n'est pas bon, ça reste un gadget, effectivement. Après, si on prend l'exemple de Destination finale 4, où on vous envoie des trucs et des explosions à la figure, c'est ce que les gens recherchent aussi avec cette nouvelle technologie… J'ai eu de nombreux retours de spectateurs déçus par L'âge de glace 3 ou Là-haut, qui venaient y chercher du spectaculaire. Il ne faut pas décevoir les attentes, surtout quand on est aux prémices d'un bouleversement comme celui-là. Bon, certains n'hésitent pas à comparer ça à l'avènement de la couleur ou du parlant, je dirais qu'il faut attendre et apprendre de cette technologie. L'un de vos arguments massue pour défendre la 3D est son incompatibilité avec le piratage… Les données françaises sur la question étant particulièrement floues, quel impact avez-vous réellement ressenti sur votre fréquentation ?
Il se trouve que depuis dix ans, la part des seniors a très nettement augmenté, tandis que la part des juniors a baissé – donc c'est vrai que les variations de classes d'âge ont pu compenser le mal fait par le piratage. On espère clairement reconquérir le public adolescent avec la 3D, qui plus est en lui proposant des films de genre comme Avatar.


<< article précédent
Ode à Marcel