Révolution en marche


Zoom / Comme l'annonce froidement David Epstein, la pellicule est ainsi vouée à disparaître au profit du tout numérique. Annoncé depuis des années, le grand chamboulement entame donc son raz-de-marée technologique, visant à terme à affirmer son emprise sur tout le parc cinématographique. Si le groupe UGC, dans sa logique d'opposition à son concurrent français Europalaces, fait sciemment le choix de retarder l'échéance, ce n'est a priori qu'une question de temps pour que ces équipements se globalisent. Afin que personne ne soit exclu (l'investissement dans une cabine de projection numérique, par rapport au celluloïd, est quasiment doublé, d'autant que le matériel informatique devient beaucoup plus rapidement obsolète), le CNC a même mis en œuvre un fonds de mutualisation auquel il est possible de souscrire depuis un mois, permettant ainsi aux indépendants de se mettre à niveau dans de bonnes conditions. Sur le papier, la dématérialisation des copies devrait assurer une meilleure répartition des films entre les grandes et les petites salles, ces dernières n'étant plus obligées d'attendre gentiment que les bobines aient terminé leur prime exploitation. Cette souplesse dans la programmation rassure bien évidemment les exploitants, qui ont récemment encaissé, à la grâce de la loi Hadopi, la réduction du temps (désormais de quatre mois) entre la sortie d'un film et sa diffusion dans le commerce. Voilà pour les projections idylliques, auxquelles se greffent les vibrants doigts d'honneur des titulaires de projecteurs 3D à des pirates condamnés à capter des images floues. Reste encore à voir si Avatar, produit d'appel par excellence de cette révolution, emportera les suffrages du public, et si la majoration de coût des projections 3D (sur Grenoble, 2 euros en plus pour tous les tarifs et 1 euro pour l'achat des lunettes) ne sera pas un frein pour les spectateurs…FC


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"Le Roi s'amuse" : mi-figue, mi-raisin