En apesanteur


DANSE BUTÔ / C'est l'évènement de la saison à la Rampe, au point que l'équipe de la salle échirolloise à décidé d'en faire la photo de garde de sa plaquette : trente ans après sa première présentation, la compagnie Sankai Juku recrée l'un des standards de la danse butô qu'est Kinkan Shonen, graine de cumquat – soit le rêve d'un jeune garçon sur les origines de la vie. Une pièce sur la lenteur, marque de fabrique d'un genre né au Japon à la suite de la Seconde Guerre mondiale, dont on a pu découvrir trente minutes d'extraits sidérants. Voir ces corps blancs se mouvoir avec grâce, symbolisant toute la beauté mais aussi le côté éphémère du vivant, plonge le spectateur dans un drôle d'état contemplatif, oscillant entre le merveilleux et l'ironique. Le chorégraphe Ushio Amagatsu, qui a fondé sa compagnie 100% masculine en 1975, a assis sa réputation internationale sur cette pièce qui a révolutionné l'approche de la danse butô. La Maison de la danse, qui accueille aussi cette nouvelle version de Kinkan Shonen, n'hésite pas à y aller franco dans sa plaquette de présentation, en annonçant que « le spectacle choc avait bouleversé les spectateurs et sans doute contribué alors à modifier leur regard, leur conception même de la danse. » On ira donc voir cette recréation avec enthousiasme avant son passage à Grenoble, pour vous en parler au mieux, en février. Patience mes amis, patience.
AMKINKAN SHONEN, GRAINE DE CUMQUAT
Vendredi 5 février à 20h, à la Rampe


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