Nikita's night

Pour la Saint-Valentin et les 364 autres jours de l'année, la solitude n'est pas une fatalité. Des solutions existent, comme celle de croire en de nobles initiatives de notre désormais fidèle ami : internet. LG


C'est un fait, l'être humain a besoin de la présence de ses semblables : difficile de vivre reclus, isolé du monde et d'une société pas toujours facile à apprivoiser. Le problème de la solitude semble se poser de plus en plus avec l'avènement, déjà bien entériné, de l'individualisme comme norme. D'aucuns se souviennent avec nostalgie d'une époque où la vie de village créait une solidarité automatique entre les membres d'une même communauté. Force est de constater que les mœurs ont évolué et laissé sur le carreau bon nombre de personnes. Les villes, de plus en plus grandes, sont le théâtre d'une indifférence froide si l'on ne possède pas les clés pour rentrer dans un réseau nous convenant. Et, si les voies du net ne sont pas impénétrables – inutile d'en attendre un miracle – elles peuvent être un moyen intéressant pour se trouver et créer des liens. Loin des Meetic et consorts, uniquement destinés à former des couples, il existe un site destiné aux gens seuls, en recherche peut-être d'amour, mais sans nul doute d'amitiés : On Va Sortir. Pour combattre l'apparente fatalité de la solitude, le site est un moyen (gratuit et humain) de planifier des sorties. On a rencontré une membre active, Nicole Macé, alias Nikita, qui nous a aidés à mieux comprendre comment ce microcosme pouvait bien fonctionner.On va s'aimer
A l'heure à laquelle nous écrivons ces lignes, le site compte 5932 membres actifs sur Grenoble. Les statistiques de l'année 2010 sont carrément encourageantes : 1145 sorties lancées avec 7525 participations. Autant de chiffres que l'on n'a pas trop de mal à croire étant donnée l'énergie de l'amie Nikita ! De son propre aveu, elle a un tempérament de « leader » et, si elle ne manque pas d'amis, elle s'est rendu compte que certains d'entre eux avaient tendance à être plus casaniers lorsqu'elle partait pour ses voyages récurrents en Afrique. Elle nous confie s'ennuyer depuis sa pré-retraite et apprécier le fait de pouvoir prêter ses talents d'organisatrice aux utilisateurs du site, initiant pas moins de 4 sorties par semaine en moyenne, du karaoké au Spa, du saut à l'élastique aux soirées salsa. Les idées fourmillent (plongée sous glace, motoneige), ses amis la suivent, tout comme des personnes qu'elle ne connaît pour le moment que par leur profil OVS. Membre depuis deux mois, elle a déjà imposé son caractère de feu. Rendez-vous est pris par exemple le mardi au bar du centre ville le Loco Mosquito pour un « apéro tricot ». Quand elle demande à ses nouvelles (et anciennes) connaissances pourquoi ils sont inscrits sur OVS, les réponses fusent : « parce qu'il y a plein de sorties », « pour rencontrer beaucoup de monde », « pour m'éclater », « pour me faire des amis », ou encore « pour trouver des gens à emmerder » et une réponse un peu décalée : « j'étais pas de la région, j'aimais pas les grenoblois et puis maintenant je les aime bien grâce à OVS », voilà qui nous rassure !


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La Horde