L'enfer de la drague

Avec son absence de pudeur légendaire, l'équipe du Petit Bulletin s'en est allée faire l'état des lieux de la drague à la grenobloise, passant à la question des barmen et barwomen, observateurs par excellence des épanchements nocturnes… Voici quelques enseignements précieux glanés au vent mauvais.


Girls power« Niveau contacts, on remarque de plus en plus que les filles ont moins peur de faire le premier pas, ça vient plus facilement, notamment avec les textos… Elles viennent souvent en groupe, se chamaillent entre elles sur certains garçons. Mais quand elles arrivent au bar, elles ont déjà bien cerné leur cible, et ne s'attaquent pas à tout le monde ! Elles peuvent même s'en prendre au serveur (celui-ci, quand on lui demande confirmation, répond «Oui» d'un air un peu gêné, NDLR) » Alexis Boccard, gérant de la Table Ronde« Les filles osent plus qu'avant, elles se sentent sans doute plus en confiance. Mais je considère, comme pas mal de filles, que la drague reste un truc de mec – j'aime bien qu'on fasse le premier pas… » Aimelyne, du Subway« On essaie de faire du lieu un cocon protégé, pour que personne ne se sente mal, les relous sont repérés et les choses se règlent à l'extérieur, sans fracas. Et donc ici, ce sont les filles qui draguent ! » Hugo, du Mark XIII« Ici, les filles ne draguent pas plus, pas moins. Elles peuvent dire de la merde, comme les garçons, mais ça change dans l'art et la manière, ça reste quand même moins lourd » Momo, du XIIILe mythe de la clope comme liant socio-affectif« Des clients réguliers apprennent à se connaître en allant fumer une cigarette, donc oui, ça peut rapprocher. Mais le changement n'est pas si probant pour les gens avenants ! » Hugo, du Mark XIII« De plus en plus de non-fumeurs finissent par accompagner leurs camarades à l'extérieur, donc ça ne change pas énormément » Michael, de l'As de Pique« La promiscuité de notre fumoir à l'étage joue dans le rapprochement, c'est sûr, ça peut faciliter les choses » Alexis, de la Table Ronde« C'est vrai que “t'as du feu ?“ est en train de devenir un classique pour engager la conversation… » Aimelyne, du SubwayLa fin du “J't'offre un verre ?“« La tradition persiste, mais ça a beaucoup moins de charme qu'avant. C'est plus une stratégie de la dernière chance pour les mecs désespérés. Tout comme les poètes ont tué le “je t'aime“, le cinéma et la télévision ont complètement anéanti le procédé » Hugo, du Mark XIII« On n'accepte pas, ou alors on demande avant à la fille pour pas qu'elle se sente mal à l'aise » Alexis, de la Table Ronde« Ici, c'est une autre façon de procéder : les gens commencent d'abord à discuter d'une tablée à l'autre, finissent par se poser ensemble, et les choses s'enchaînent naturellement. Ce sont généralement des gars vraiment éméchés qui tiennent coûte que coûte à offrir un verre, sans se rendre compte qu'ils sont très lourds… » Michael, de l'As de Pique« Bien sûr, le système existe toujours. Généralement, j'apporte deux trois shooters, on me met devant le fait accompli en me disant “celui-là est pour toi“, j'acquiesce, bois à peine la moitié et retourne vite bosser… » Aimelyne, du Subway« Sur Grenoble, des pigeons, y a que ça ! J'aurais aimé être une fille grenobloise » Momo, du XIIIOn fait le bilan« Au Sub, ça marche pas mal, surtout pendant les soirées organisées, l'atmosphère est propice à la drague » Aimelyne, du Subway« On a beaucoup de jeunes, donc oui, ça fonctionne » Momo, du XIII« Les gens se draguent, mais on n'est pas non plus un bar de célibataires… Je ne pourrais pas te balancer un chiffre, mais quand on voit les gens communiquer, que ça se passe bien, on peut s'imaginer logiquement qu'il va y avoir quelque chose derrière. Bon allez, si tu veux absolument savoir, je dirais du 25/30 % de réussite » Hugo, du Mark XIII« Je ne peux pas dire, les choses se passent à l'extérieur… » Michael, de l'As de Pique


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