L'esprit dans la machine


Formation black métal à l'univers atypique, Blacklodge a dès ses débuts, il y a bientôt 12 ans, pris ses distances avec les images d'Épinal du genre (forêts enneigées, mythologies nordiques…) pour mieux explorer un imaginaire industriel, mécanique et urbain. « Nous cherchons à réinterpréter la conception religieuse du mal dans l'actualité d'un monde industriel et technologique, en faisant le lien entre l'avènement de la machine et la vision biblique de l'apocalypse » explique St Vincent, à l'origine de la formation. « C'est ce qui nous a amené à utiliser des samples électroniques pour remplacer la batterie, et à mêler au black métal des influences plus indus et électro ». Pionniers d'une veine marginale devenue par la suite florissante, les membres de Blacklodge acquièrent très vite leurs lettres de noblesse à l'international, en partageant la scène avec des groupes majeurs comme Impaled Nazarene, Aborym, Horna ou Vorkreist et en signant dès leur 2e album SolarKult sur le label de référence End All Life. Avec la sortie de leur troisième opus T/me né d'un projet de split avec les Autrichiens d'Abigor, le groupe pousse son concept de mysticisme digital encore un cran plus loin, jusqu'à atteindre une fascinante alchimie sonore, puissamment évocatrice. « La musique est une source d'émotions unique » résume St Vincent, « c'est elle qui nous permet d'incarner ce concept très fort qui nous anime ». Medium privilégié pour une première immersion dans la dimension Blacklodge, le clip de Vector g réalisé par Pierre Reynard (Self-Made Family) est disponible sur la page myspace du groupe. Avis aux curieux avides de sensations nouvelles…
DGBlacklodge, T/me (End All Life), disponible en vinyl et CD digipack.


<< article précédent
Les Presk’îles d’Émile